Les magistrats thononais inquiets pour l'avenir de la justice

Publié le par regardsdegauche.over-blog.com

04102008 le messagerArticle paru dans Le Messager - édition Chablais

Vendredi 15 janvier, la présidente du tribunal de grande instance de Thonon Gwenola Joly-Coz a profité de la traditionnelle audience de rentrée pour exprimer de nombreuses interrogations quant à l'évolution de l'institution judiciaire.


"Il apparaît que l'action des juges est marquée sans cesse du sceau de la contradiction, des stigmates, des paradoxes", a-t-elle insisté. La présidente a notamment souligné les conséquences de l'inflation législative : "Le législateur s'empresse de fabriquer une loi à chaque cas d'espèce afin de répondre à l'émotion du fait divers : une petite fille mordue par un chien; une loi sur les chiens dangereux. Un adolescent tombe d'un manège; une loi sur les fêtes foraines. Une vieille dame agressée au pied de son appartement; une loi sur les halls d'immeuble (...) On peut reprendre utilement la formule de M.Magendie, premier président de la cour d'appel de Paris : Arrêtons les lois, laissons vivre le droit."

 

Par ailleurs, la présidente a mis en évidence les contradictions entre le besoin d' "un juge plus proche, plus humain" exprimé au lendemain de l'affaire d'Outreau et l'utilisation de la visio-conférence. Puis Gwenola Joly-Coz de s'interroger sur la façon de "concilier la lenteur nécessaire de la qualité et la rapidité exigée de la productivité."

 

Autant d'interrogations formulées dans un contexte thononais marqué par une forte baisse des moyens. "En 18 mois nous aurons perdu 25 % de notre effectif", a insisté le procureur Hervé Robin pour qui cette situation se traduira "par une forte augmentation du temps de traitement des dossiers en 2010". 

Publié dans Dans la presse

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